Ces dernières semaines, les services de e-commerce et de la livraison à domicile dans le domaine HoReCa sont en demande toujours accrue. Les habitants des grandes villes pratiquent le télétravail. A quelques exceptions près, tous les concerts internationaux, les forums et les conférences sont annulés. Les salles de cinéma et de théâtre se vident, toute la vie culturelle du pays est désormais en ligne.
Les restaurateurs témoignent de la baisse de fréquentation de 70-90% en moyenne, nombreux sont les appels au soutien des restaurateurs locaux via les réseaux sociaux et les médias, les restaurants organisent les services de livraison via les applications mobiles, beaucoup d’équipes effectuent la livraison eux-mêmes, baissent les prix de 30-50%, informent les clients des mesures sanitaires extraordinaires, du réaménagement des salles afin d’assurer la bonne distance sociale, espèrent l’arrivée du printemps avec la réouverture potentielle des terrasses.
Les équipes des établissements de restauration situés dans des lieux à fort trafic (aéroports, gares, centres commerciaux) sont en congé non-payé ou ont temporairement fermé leurs restaurants. Les licenciements de masse ne sont pas encore d’actualité mais les salaires sont considérablement baissés.
Le client d’un établissement haut de gamme recherche surtout de la qualité de service et fait confiance au restaurateur qui renforce les mesures de sécurité sanitaire.
“ En ce moment, nous sommes paradoxalement à la hauteur des attentes de nos clients qui se retrouvent souvent seuls dans la salle, nous les remercions de leur visite et de leur soutien, toute l’équipe de cuisine ainsi que le personnel en salle sont à leur disposition. Certains de nos clients l’apprécient beaucoup. A l’arrivée du beau temps, nous allons assurer leur confort en plein air en terrasse ou dans notre cour intérieure en éloignant les tables au maximum ”.
Les fournisseurs travaillant dans l’HoReCa sont, eux aussi, en difficulté :
- le volume de matière première livré aux restaurants est 4 fois moins important car les hôtels sont fermés, les restaurants fonctionnent à mi-rendement ;
- incapables de remplir leurs obligations de paiement, certains clients demandent les délais ;
- le choix de la matière est désormais différent : pas d’ingrédients haut de gamme, plus de produits biélorusses ; plus de volaille (poulet) et de produits d’épicerie qui sont traditionnellement en demande.
Selon les estimations des acteurs de la filière, toute la chaîne ne pourrait tenir dans ces conditions que pendant deux mois.
Le grand retail témoigne également de la baisse de 90% du trafic dans les centres commerciaux, les boutiques des produits non-alimentaires réduisent les horaires de travail ou ferment temporairement pour promouvoir le e-commerce en attendant.
D’après les sondages [20.03.2020] du comportement consommateur, 26% d’interrogés ont déjà fait les réserves ou prévoient d’en faire : épicerie, gels hydroalcooliques, produits d’hygiène papier, produits chimiques ménagers.
Les fermiers se portent assez bien dans ces nouvelles conditions. De fidèles clients privilégient toujours leur production aux dépens des produits industriels moins chers. Ils ont aussi de nouveaux clients car les Biélorusses sont de plus en plus à la recherche de l’alimentation plus saine, plus responsable et de proximité. La crise sanitaire ne fera qu’accentuer cette tendance.
La demande en viande, en oeufs et en fromage (y compris affiné) fermiers est stable.
La situation actuelle aurait des effets positifs sur notre mode de vie, nos habitudes de consommation. Je crois que beaucoup de gens vont passer plus de temps à la campagne, ils vont commencer à planter dans leur jardin des herbes aromatiques et des légumes, même s’ils ne l’ont jamais fait avant, ils vont peut-être penser à avoir une vache. Ainsi, il y aura plus de produits locaux que nous allons apprécier car nous y avons investi de notre temps et de notre énergie.
Les mesures gouvernementales d’accompagnement du business
Le gouvernement est en consultation avec les représentants du milieu d’affaires pour élaborer un plan d’accompagnement des PME, y compris celles des secteurs HoReCa et tourisme.
A titre d’exemple, les autorités de la ville de Hrodna, leader national pour le nombre de voyageurs sans visa [c’est là où se trouve Kronon Park Hotel], ont été les premières à se prononcer sur les mesures de soutien. Le loyer pour les agences de voyages hébergés dans les bâtiments municipaux est minimal, le secteur privé de l’immobilier est également prié de soutenir le secteur touristique et d’accueil.
Commentaire France Group
La période post-crise exigerait de nouveaux efforts de la part des acteurs de la filière HoReCa :
- rétablir un lien de confiance avec toute la filière de l’accueil ;
- repenser sa stratégie business selon le principe “Be local = Be great” ;
- consolider les efforts afin de promouvoir la marque du pays, de la ville.
Nous avons actuellement près de 30% de notre clientèle habituelle. D’où, le volume de matière première fournie est proportionnellement réduit.
Nous avons également pris la décision de suspendre notre nouvelle carte de printemps qui était essentiellement à base des produits haut de gamme. Les fournisseurs sont à l’écoute, et nous leur sommes vraiment reconnaissants. Les cas de spéculation sont plutôt rares.